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Ce mercredi 13 novembre 2024, Mackendy Emura, ancien journaliste de la Radio Télé Ginen, a été libéré après avoir été enlevé le 8 novembre à Pétion-Ville, en compagnie de ses quatre enfants. Un acte qui soulève des questions alors que la coalition de gangs, « Viv Ansanm », affiche une posture paradoxale de rejet du kidnapping, tout en conservant un contrôle sécuritaire dans le pays.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Jimmy Cherisier, alias Barbecue, porte-parole du groupe « Viv Ansanm » et ancien policier devenu chef de gang, a expliqué les raisons de cette libération. Selon lui, cette décision a été prise après concertation au sein de la coalition, un geste qu’il présente comme un signe de la volonté de la coalition de s’éloigner des pratiques de kidnapping, qu’il qualifie d’incompatibles avec « la nouvelle Haïti » qu’ils disent vouloir bâtir. « Ces enfants vont retrouver leurs familles », a-t-il déclaré, donnant l’image d’une organisation cherchant à se donner des allures d’acteur politique engagé pour la rédemption de la société haïtienne.

Pourtant, les visages effarés des enfants en uniforme, apparaissant à ses côtés dans cette même vidéo, révèlent une autre réalité. Ces jeunes, victimes d’un acte d’humiliation publique dans leur propre pays, semblent se demander en silence quel crime ils ont pu commettre pour mériter un tel traitement. Pendant ce temps, Cherisier, dans son discours confus, se montre fier, comme s’il ignorait l’angoisse et le traumatisme imposés à ces familles. Mackendy Emura, déterminé à reconstruire sa vie loin des menaces et de l’insécurité, a lancé un service d’abonnement scolaire pour subvenir aux besoins de sa famille, une initiative courageuse pour reprendre sa vie en main.

Cette libération, bien que saluée par les familles, interroge sur le véritable objectif de « Viv Ansanm ». Alors que la coalition proclame vouloir abandonner le kidnapping, le contexte et l’orchestration de cet événement laissent planer un doute inquiétant sur les motivations réelles des gangs en Haïti. Pour les victimes, cette épreuve représente une expérience traumatisante, mais pour les gangs, elle semble n’être qu’une pièce de théâtre destinée à séduire l’opinion.

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