Depuis le début de la semaine, la recrudescence des violences perpétrées par des groupes armés à Port-au-Prince plonge les structures sanitaires de la capitale dans une crise sans précédent. L’Hôpital Universitaire de la Paix (HUP), principal point de référence pour les blessés, voit ses capacités largement dépassées face à l’afflux constant de patients gravement atteints.
En l’espace de quelques jours, les violences armées qui secouent la région métropolitaine de Port-au-Prince ont transformé l’Hôpital Universitaire de la Paix en un véritable champ de bataille sanitaire. Selon le Dr Paul Junior Fontilus, avant cette flambée de violence, l’hôpital recevait en moyenne deux blessés par balles par jour. Mais depuis le début de la semaine, les chiffres explosent : en seulement quatre jours, 36 personnes blessées par balles ont été admises, dont une victime qui n’a pas survécu à ses blessures.
La situation est d’autant plus critique que l’hôpital, déjà à bout de souffle, doit composer avec une pression accrue sur ses services. Les départements de maternité et de pédiatrie, par exemple, fonctionnent bien au-delà de leur capacité d’accueil. Ce déséquilibre est aggravé par l’arrêt des activités dans d’autres structures sanitaires de la capitale, comme l’Hôpital Général, qui force les patients à se rabattre sur l’HUP.
Alors que la situation ne montre aucun signe d’amélioration, les responsables de l’Hôpital Universitaire de la Paix tirent la sonnette d’alarme. Face au manque de carburant pour alimenter les génératrices et à la pénurie de produits anesthésiques indispensables pour soigner les blessés, le personnel médical redoute une aggravation de la crise sanitaire. Dans ce contexte alarmant, la population de Port-au-Prince reste livrée à elle-même, tandis que les violences armées continuent d’endeuiller la capitale.