Avec l’augmentation inquiétante de la violence en Haïti, le gouvernement bahaméen a pris une décision inédite pour la sécurité de ses forces déployées dans le pays. Le ministre des Affaires étrangères des Bahamas, Fred Mitchell, a annoncé ce mercredi que les soldats bahaméens engagés dans la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti, sous l’égide de l’ONU, peuvent désormais quitter le territoire haïtien s’ils estiment que leur sécurité est menacée. Contrairement aux protocoles militaires traditionnels, cette mesure exceptionnelle ne nécessite aucune autorisation préalable, permettant aux soldats de prendre des décisions autonomes en cas de danger imminent.
Les missions de maintien de la paix imposent souvent des contraintes strictes aux militaires en matière de retrait, les départs étant généralement régulés par des ordres gouvernementaux précis. Cependant, la situation sécuritaire en Haïti, marquée par des vagues de violence accrue, a poussé le gouvernement bahaméen à adopter une approche plus souple pour protéger ses troupes. Selon Fred Mitchell, cette décision vise à garantir qu’aucun soldat bahaméen ne soit exposé à des risques inutiles, soulignant : « Personne ne sera mis en danger. » Le gouvernement des Bahamas surveille donc de près la situation en Haïti, avec des mises à jour fréquentes pour assurer une intervention rapide si nécessaire.
Un engagement sous la bannière de l’ONU, mais une sécurité prioritaire
En octobre, six officiers de la Royal Bahamas Defence Force (RBDF) avaient été déployés en Haïti dans le cadre de cette mission multinationale dirigée par le Kenya. L’objectif était de renforcer la sécurité et de stabiliser le pays en proie à une crise profonde. En parallèle, les Bahamas ont promis de déployer un total de 150 soldats pour soutenir cette mission, témoignant de leur engagement envers la stabilisation d’Haïti et le rétablissement de l’ordre public.
Cette mesure unique adoptée par les Bahamas témoigne de la gravité de la crise haïtienne actuelle, où l’instabilité politique et la violence impactent non seulement la population locale, mais également les forces internationales. Le choix de privilégier la sécurité immédiate de ses troupes reflète un pragmatisme face aux défis posés par le contexte haïtien.