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Dans un contexte de crise sécuritaire et de méfiance envers les institutions, le Premier Ministre Garry Conille a récemment pris position sur les pressions exercées par le Conseil de Protection du Territoire (CPT) pour un remaniement ministériel. Dans une lettre directe adressée au CPT, Conille a exprimé ses doutes quant à l’efficacité d’un remaniement si celui-ci est effectué sans évaluation préalable des performances des ministres en place. Ce commentaire souligne des divisions croissantes au sein de l’administration, avec des implications politiques profondes.

Pour le chef du gouvernement, les problématiques de fond, telles que la montée du banditisme, les déplacements internes et la détérioration de la sécurité alimentaire, ne sauraient être réglées par un simple changement de têtes ministérielles. Conille a insisté sur la nécessité de se concentrer sur des solutions concrètes et a plaidé pour que toute réforme ou restructuration repose sur l’évaluation des compétences actuelles.

« Comment remanier le cabinet sans d’abord évaluer les performances des membres du gouvernement ? » questionne le Premier Ministre, mettant en lumière les incohérences dans la démarche du CPT. Cette prise de position révèle une différence de stratégie entre le Premier Ministre et d’autres instances influentes qui prônent une réforme rapide du cabinet.

En parallèle de cette controverse, Conille a également appelé à l’exclusion des conseillers gouvernementaux impliqués dans le scandale de corruption récent ayant ébranlé la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ce scandale a intensifié les frustrations publiques envers un système déjà perçu comme manquant de transparence et d’intégrité. En demandant la mise à l’écart des individus impliqués, le Premier Ministre a tenté de montrer son engagement pour la transparence, mais aussi d’accentuer la nécessité d’une refonte basée sur l’éthique plutôt que sur la seule volonté politique.

Un fossé grandissant entre les autorités La position du Premier Ministre dévoile des lignes de fracture importantes au sein du gouvernement, exacerbées par l’absence de mandat ou de légitimité populaire chez plusieurs responsables. Ce dissensus soulève des questions sur la capacité de l’administration actuelle à agir de manière coordonnée face aux crises multiples qui minent le pays.

Pour les observateurs, cette prise de position pourrait aggraver la méfiance au sein de l’appareil étatique et compliquer davantage toute initiative de réforme. La situation actuelle appelle à une réflexion approfondie sur les solutions aux problèmes structurels d’Haïti, au-delà des ajustements ministériels superficiels.

En plaçant l’évaluation des compétences et l’intégrité au cœur du débat, Garry Conille insiste sur une refonte qui s’attaque aux racines mêmes des problèmes d’Haïti. Reste à voir si sa vision pourra influencer les décisions politiques dans un contexte où les divisions internes menacent déjà la cohésion de l’État.

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